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        Vénérables, Mesdames, Messieurs, chers amis du Dhamma,

 

        Le Vénérable ThichTâm Huy, responsable religieux de la Pagode, m’a demandé de vous présenter en son nom et au nom de l’Institut Bouddhique Truc Lâm ses salutations les plus chaleureuses et ses meilleurs voeux de santé et de bonheur, à l’occasion de la Fête du Vesak de l’année 2566 du calendrier bouddhique.

        Selon la tradition, le Vesak est l’anniversaire de la naissance du Bouddha Gotama, mais aussi de son Eveil, et de son extinction complète ou parinibbana.

        Chaque année, au milieu du 4è mois du calendrier lunaire, les bouddhistes du monde entier quelle que soit leur école, se réunissent pour se remémorer la vie et l’enseignement du maître fondateur du Dhamma, la voie conduisant à la délivrance.

        Sur la vie du Bouddha, nous ne disposons que de peu de données, beaucoup plus légendaires qu’historiques.

        La date de naissance même du Bouddha demeure incertaine. Fixée traditionnellement à 560 avant notre ère, cette « chronologie longue » a été remise en question par certains chercheurs qui lui préfèrent une « chronologie courte », vers 480 avant notre ère.

       La légende le fit naître comme le prince d'un royaume située au pied de l’Himalaya, près de la frontière entre le Népal et l'Inde, ayant pour capitale Kapilavatthu.

        En fait, les études historiques ont montré que Kapilavatthu n'était qu'une bourgade, dans une petite république dirigée par le clan des Śakya (d'où l'appellation du Bouddha: Śakyamuni, le sage silencieux des Śakya), et dont le chef était son père, Śuddhodana.

        A l'époque, l'Inde était composée de 16 grands royaumes, les Mahājanapada, et de quelques républiques dirigées par des clans, et se battant souvent entre eux.

        Les plus puissants de ces royaumes étaient le Kosala et surtout le Maghada (correspondant à l'état de Bihar actuel), où le Bouddha passait la plus grande partie de sa vie.

        D'après la légende, le futur Bouddha,  dont le prénom Siddhattha signifiait "celui qui a atteint son but", est né dans un parc à Lumbini, alors que sa mère Māyādevī se rendait chez ses parents dans un pays voisin. Peu après la naissance de Siddhattha, sa mère mourut et il fut élevé par sa tante Mahapajapati Gotami.

        Il passait une jeunesse dorée, dans le luxe et l'opulence, à l'abri de tout souci et à 16 ans, fut marié à sa cousine Yaśodharā,et préparé à succéder un jour à son père.

        Mais les choses ne se passaient pas comme prévu, et d'après la légende, Siddhattha découvrit un jour lors de sa promenade hors de la ville, 4 spectacles qui allaient fortement l'ébranler: un vieillard, un malade, un mort et un ascète errant.

        Comment trouver une solution à ce drame qu'est la vie, avec son lot de décrépitude, de souffrance et de désolation? Pendant des mois, il fut tourmenté par ces pensées, mais un jour, peu après la naissance de son fils Rāhula, il prit une décision radicale : partir en quête de la vérité et de la libération.

        Sans en informer personne, une nuit il s'en alla sur son cheval, accompagné de son écuyer Chana, abandonnant derrière lui toute sa famille, son clan et ses biens.

        A l’âge de 29 ans, il se fit raser les cheveux et la barbe, revêtit des haillons de samaṇa, c-à-d d'ascète errant, puis s'enfonça seul dans la forêt vers le sud, en direction du Kosala, et gagna à l’est le Maghada.

        Arrivé à Rājagaha, capitale de ce royaume, il apprit successivement avec deux maîtres de méditation réputés, des méthodes lui permettant d'atteindre les plus hauts niveaux d'absorption mentale, et de se doter de pouvoirs surnaturels. Mais, non satisfait de ces performances qui n’apportaient guère de réponse à ses problèmes, il reprit le chemin en quête de la vérité.

        Pendant 5 ans, dans une forêt au bord de la rivière Nairañjanā, il s'entraînait avec 5 autres compagnons, à s’infliger un ascétisme de plus en plus sévère, en retenant le souffle et en jeûnant de façon prolongée.

        Un jour, complètement décharné et épuisé, il perdit connaissance et frôla la mort. Heureusement, une bergère passa par là et lui fit boire un bol de lait, ce qui lui permettait de reprendre ses forces. Il comprit alors qu'il ne servait à rien de se mortifier le corps ainsi, et prit la ferme décision de méditer jusqu'à ce qu'il découvrît enfin la vérité.

        Il s'assit sous un arbre appelé l'arbre de Bodhi (ou ficus religiosa), et méditait pendant 49 jours d'affilée, selon la légende. Le dernier jour, pendant toute une nuit, il lutta imperturbable contre toutes les attaques de Māra, le dieu de la Mort, qui voulait l'empêcher à tout prix de réussir.

        Au lever du soleil, victorieux contre Māra, c-à-d en fait contre ses propres démons, à l'âge de 35 ans, Siddhattha Gotama attint l'Eveil Parfait (sammā-sambodhi) et devint le Bouddha.

        Décidé à enseigner aux autres la voie qu’il avait découverte, il reprit la route, se rendant au Parc des Gazelles à Sarnath, près de Bénarès, afin d'y retrouver ses 5 anciens compagnons, qui s'étaient détournés de lui à cause de son renoncementà la vie ascétique. Là il prononça son premier sermon, exposant les « 4 Nobles Vérités », à savoir la souffrance (ou l’insatisfaction), l’origine de la souffrance, l'extinction de la souffrance et la voie y conduisant. Sceptiques au départ, ses compagnons sont devenus ses premiers disciples, bientôt suivis de centaines, puis de milliers d'autres, formant la Sangha ou communauté de moines.   

        Le Bouddha continuait ainsi à enseigner pendant 45 ans, parcourant inlassablement les villes, les villages, de la basse vallée du Gange et de ses affluents, s'adressant à tous ceux qui voulaient l'écouter, à toutes les classes sociales, toutes les castes, sans distinction.

        La fin de sa vie a été racontée en détail dans le Sutta de la Grande Extinction du canon pali.

        On y apprend que 6 mois avant son parinibbāna, c'est-à-dire son extinction complète, le Bouddha a fait un long voyage de 450 km, en direction du nord-ouest, traversant de nombreux cités et villages. Il était alors âgé de 80 ans et souffrait de troubles digestifs sévères, mais continuait courageusement à enseigner jusqu'au bout, avant de s'éteindre à Kusinara, en position couchée sur le côté, comme on le figure sur les statues deBouddha couché.

        Kusinara(ouKushinagar) est ainsi devenu l'un des 4 lieux de pèlerinage du  bouddhisme, avec Lumbini, où il est né, Bodhgayā, où il s’est éveillé, et Sarnath, où il a prononcé son premier discours.

        En ce jour d’anniversaire du Bouddha, rappelons à notre souvenir la vie exemplaire de cet être exceptionnel. Une vie vouée à la quête d'une solution aux problèmes de la souffrance humaine, et à l‘enseignement du Dhamma.

        Le Dhamma, la voie de la délivrance de cette souffrance, que nous voyons encore partout présente dans le monde, sous forme de violences, de tueries, de guerres, d’oppressions, de destructions, de désolation... Toujours causée par les poisons que constituent l’avidité, la haine et l’ignorance des hommes.

        Puisse le message universel d’amour bienveillant, de compassion, de paix, de tolérance et de sérénité du Bouddha se répande partout dans le monde, et pour longtemps !

        Namo Tassa Bhagavato Arahato Samma Sambuddhassa.

        (Hommage au Bienheureux, au Complètement Délivré et Parfaitement Eveillé, le Bouddha)

 

                                               Villebon s/Yvette, le 4 Juin 2023

                                               Trinh Dinh Hy